jeudi 29 mai 2014

Festival de Cannes 2014 : Gui Lai (Coming Home)

Comme promis, la suite de mes aventures au Festival...

Après avoir vu Tu dors Nicole? J'ai donné rendez-vous à ma super amie Irina pour passer l'apéro sur le bateau de la Villa Schweppes. Avouez ça aurait fait un bon article pour le blog. Sauf qu'en fait il fallait se pointer à 14h pour prendre la navette. Et puis c'est pas comme si le net croulait déjà sous les posts relatifs à l'évènement qui se déroulait sur le plus grand voilier du monde. Haha ! Je suis sur que vous sentez malgré tout ma frustration...

A cela s'ajoute que l'on devait aller à 22h à un showcase privé #HPConnectedMusic au sein du prestigieux Majestic Barrière. J'avais gagné ça sur twitter, sauf que la petite starlette de Sam Smith qu'on entend un peu trop à la radio à mon goût a annulé sa venue, la veille, à la dernière minute. HP m'a consolé en me proposant d'autres dates pour d'autres artistes bien meilleurs dont j'ai hâte de vous parler ; affaire à suivre...

Par chance la soirée était loin d'être foutue. Déjà, il y avait la Limelight, je vous expliquerai plus tard le concept, pour les non Cannois. Mais le plus important est que la super méga Maman d'Irina a obtenu deux places pour la projection de Gui Lai de Zhang Yimou à 22h au Théâtre Lumière.


Bon sur le coup je dois avouer que lorsque j'ai vu que c'était un film chinois, et hors compétition, je me suis dis que ça risquait d'être violent. En effet quand on a été traumatisé par la Palme d'Or attribuée par Burton en 2010 à l'Oncle Boonmee d'Apichatpong Weerasethakul on se méfie des films orientaux au Festival. De plus, le résumé n'était pas rassurant :
“Lu Yanshi, prisonnier politique, est libéré à la fin de la Révolution Culturelle. Lorsqu’il rentre chez lui, il découvre que sa femme souffre d’amnésie. Elle ne le reconnait pas et chaque jour, elle attend le retour de son mari, sans comprendre qu’il est à ses cotés.”
Mais qui a dit qu'il fallait juger un livre à sa couverture? Nous nous sommes donc motivés car on ne loupe pour rien au monde un film au Théâtre Lumière, d'autant plus qu'on était à l'Orchestre, le meilleur placement.
On y va, habillés tels des stars, si bien qu'un photographe officiel, accrédité aux marches, nous a arrêté pour nous mitrailler on the red carpet. On se sentait fiers, ils ne font pas ça à tout le monde. Puis on part s'installer, sans résister à l'envie de faire quelques selfies tout de même.


Là on attend un peu, toujours le même jeu de critique qu'avec Margaux pour Saint Laurent et surprise c'est Sophie Marceau qui nous rejoint dans la salle. On s'est même dit : « cool ! »,  car une photo avec elle c'est toujours sympa et pas très dur à faire. Mais elle s'est assise, puis est aussitôt partie sans voir le film. C'était juste histoire de se montrer sur les marches. On a trouvé ça d'une incorrection ! Normal que depuis l'épisode du sein, elle ait besoin de photos neuves pour oublier, mais quand même... Pas grave, après c'est Adrien Brody, oscarisé pour Le Pianiste qui nous a rejoins 5 rangs devant nous, pas la même classe tout de suite ! 
Arrive enfin l'équipe du film. On ressentait beaucoup de stress sur leurs visages. Ils sont pas comme nous ces chinois célèbres, très éduqués, humbles ! Ils s'installent à notre grand bonheur 4 rangs devant nous.


Le film commence, tout de suite je vois que l'orchestre n'a rien à voir avec les corbeilles. L'écran parait encore plus vaste, le son surround est immersif comme jamais. (Mieux qu'au futuroscope...).
A la fin du film, une salve d'applaudissement, au moins aussi longue que pour Saint Laurent. Et c'est normal, nous avions assisté à un chef d'oeuvre, plein d'émotion et de vie. Mais aussi plein de vérités sur l'humain. Cela me rappelait un exemple de mes cours de neurosciences et le drame social que représentent certaines formes d'amnésie. Lorsque s'efface certains souvenirs, d'autres tel que la musique persiste miraculeusement...

Plus prosaïquement, on est immédiatement séduit par l'image et l'intensité lumineuse de ce film. Beaucoup de douceur dans les prises de vues, une ambiance mélangeant réalisme et nature morte dans une atmosphère rétro, symbole du style de vie Chinois cristallisé par le Parti. Le scénario est merveilleusement bien construit et pas lourd du tout, je n'ai pas vu le temps filer malgré la redondance des lieux à la manière d'une tragédie occidentale.

Enfin le jeu de Gong Li dans le rôle de Feng la femme de Lu est irréprochable, cette actrice parait pleurer naturellement, son visage transmet foule d'émotions. Elle passe du vide amnésique, à la colère ou à la tristesse d'une façon étonnante alors que ses joies sont larmoyantes. Et à l'évidence, je reste persuadé qu'il n'y avait aucun trucage. Pas étonnant que cette ex-épouse du réalisateur Zhang Yimou soit aussi sa muse dans bon nombres de ses films...

Enfin je ne sais pas si le film était hors compétition parce que cela relate une période de l'histoire encore tabou à Pékin, ou si c'est parce que Yimou a déjà eu plusieurs fois ses chances à Cannes, mais une chose est sure, c'est qu'il aurait pu très bien obtenir une distinction.

Sortie prévue le 10 décembre 2014.

Nicolas-F 

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